L’objectif principal de la mission SVOM est l’étude des sursauts gamma, un phénomène transitoire avec pour signature un flash intense de rayonnement gamma. Ces phénomènes sont les plus lumineux jamais observés depuis le Big Bang. Ils sont imprévisibles, éphémères et d’origine encore incertaine. Quelle physique cachent-ils ? Sont-ils les messagers des premières étoiles de l’Univers ? Permettent-ils de sonder le passé ?
Une course contre la montre
L’étude scientifique des sursauts gamma doit répondre à des contraintes de taille. Il faut dans un premier temps repérer le flash gamma. Celui-ci peut apparaître n’importe où sur la voûte céleste et il ne dure que quelques secondes. Qui plus est, ce type de rayonnement est arrêté par l’atmosphère de la Terre !
La détection doit donc avoir lieu dans l’espace. Les instruments, installés sur le satellite SVOM, ont donc pour tâche de récolter des données à bord qui seront transmises sur Terre en un minimum de temps grâce à un réseau d’antennes relais. L’enjeu majeur de la mission est de pouvoir déterminer l’origine du sursaut gamma : d’où vient-il ? A quelle période a-t-il été créé ? Seule l’analyse spectrale de la lumière permettra de répondre à cette dernière questions, analyse qui sera réalisée par les grands télescopes terrestres à partir de rayonnements dans de visible et l’infra-rouge consécutifs aux ondes gamma.
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Les observations coordonnées à différentes longueurs d’onde sont donc la clé pour comprendre ce phénomène astronomique. La mission SVOM devra fournir une localisation suffisamment précise du sursaut pour que, depuis la Terre, il soit possible de l’observer alors que l’explosion initiale perd en énergie et en intensité.
Des témoins du passé
Scruté sous toutes ses coutures, le sursaut gamma ne sera plus vu comme un simple objet mystérieux, mais plutôt comme un formidable révélateur de l’inconnu. Il pourra donner des informations sur les conditions de sa formation et permettra de comprendre un peu mieux l’astrophysique de l’extrême. Témoin d’un passé révolu, il donnera des indications quant à son milieu d’origine mais également sur toutes les zones éclairées par cette lumière lointaine.
Opportunité pour l’étude du ciel transitoire
Grâce à la remarquable combinaison d’instruments déployés, tant au sol qu’à bord du satellite, SVOM est également dédiée à la science hors sursaut. Des équipes de recherche du monde entier pourront mettre à profit cette technologie automatisée pour observer des phénomènes cosmiques transitoires, c’est-à-dire des objets éphémères ou dont la luminosité varie dans le temps, tels les supernovæ ou les sources d’ondes gravitationnelles. Cette forte implication dans l’observation du ciel transitoire fera de la mission SVOM un partenaire incontournable pour l’ensemble de la communauté scientifique.